Point de vue : une sociologie vivante
« Le désespoir est bien pire que la haine » avec Eva Illouz :
En quoi la modernité modifie-t-elle nos émotions ? Débat avec Eva Illouz, directrice d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, auteure “Explosive modernité. Malaise dans la vie intérieure” (Gallimard).
Naturer (rendre quelque chose plus naturel et en harmonie avec l’environnement)
La situation à Gaza et la question israélo-palestinienne illustrent une profonde crise de « dé-naturation » collective. Ce n’est pas seulement Israël qui a transformé une quête de survie en logique d’accaparement et de domination, mais l’ensemble de la communauté internationale qui, par son soutien, sa complaisance ou son inaction, a laissé cette dérive s’installer.
Le vivant, lui, fonctionne selon un principe de frugalité et d’équilibre : chaque espèce utilise juste ce qu’il faut pour vivre, rien de plus. La survie repose sur l’essentiel, dans une logique de circularité et de suffisance.
Le sionisme, à son origine, répondait à cette logique « naturée » : une quête de sécurité et d’autodétermination. Mais en se transformant en projet politique de domination, il a glissé vers le « dé-naturé » : l’illusion d’une survie absolue par l’exclusion de l’autre.
La solution Isratine — une fédération unique entre Israéliens et Palestiniens — représenterait un retour au « naturé » : un modèle fondé sur le partage, la coopération et la frugalité. Revenir au « naturé », c’est reconnaître que la sécurité de l’un ne peut s’ériger sur l’insécurité de l’autre, et que la prospérité ne peut naître de la privation.
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