Être ou ne pas être … en 2025 😉

l’écologie politique face à son double

Les glissements actuels du vocabulaire écologique dans le champ politique

L’écologie politique n’est pas un catalogue de mesures. Elle est une vision du monde, une manière d’habiter la Terre, une éthique du lien. Pourtant, à mesure que ses mots deviennent populaires, ils sont repris, détournés, vidés de leur sens. La droite sénatoriale parle désormais de « post-croissance », de « résilience locale », de « solvabilité planétaire ». Il n’y a pas si longtemps, le Rassemblement National s’oppose à Notre-Dame-des-Landes, aux OGM, au TTIP. Et demain, peut-être, proposera des alliances « pour l’écologie ».

Mais de quelle écologie parle-t-on ?

Deux paradigmes, deux mondes

Distinguer l’écologie politique – qui remet en cause les fondements du capitalisme, du productivisme, de la domination – et la politique écologique – qui adapte les outils de gestion à une crise environnementale sans remettre en cause les rapports de pouvoir – semble essentiel.

L’une cherche à transformer les imaginaires, l’autre à verdir les pratiques sans toucher aux structures. L’une parle de limites, de biens communs, de dette positive envers la nature. L’autre parle de croissance verte, de marché du carbone, d’écocitoyenneté normée.

L’identité comme enjeu central

Notre sentiment d’exister est lié à notre capacité à construire une identité. Or, dans une société de consommation, cette identité devient artificielle, produite par le marché et l’État. Elle se détache des traditions, des usages, des liens. Elle devient individualiste, isolée, désaffiliée.

L’écologie politique propose une autre voie : celle du don, du contre-don, de la dette positive envers les autres et envers la nature. Elle ne cherche pas à sécuriser par le contrôle, mais à relier par la confiance. Elle ne veut pas comptabiliser les externalités, mais réinventer les relations.

Sortir de l’environnementalisme

L’environnementalisme, né dans les années 1980, a voulu objectiver les enjeux écologiques. Il a produit des normes, des lois, des indicateurs. Mais il a aussi perdu le lien, oublié le respect, transformé la nature en objet de gestion.

Sortir de l’environnementalisme, c’est refuser que l’écologie soit un outil de contrôle. C’est refuser que la nature soit aliénable. C’est refuser que l’humain soit réduit à un écocitoyen comptable.

C’est revenir à une écologie du lien, une écologie du vivant, une écologie du sensible.

Imposer par les actes

Face à l’appropriation du vocabulaire, dénoncer ne suffit plus. Agir, montrer, incarner devient nécessaire. Les mots retrouvent leur sens par les pratiques. Les idées se traduisent en réalisations. Les programmes deviennent des récits vécus.

Ce ne sont pas les mesures qui font le projet, mais la cohérence, la vision, l’élan. Ce qui compte, c’est la dynamique que nous incarnons, pas le catalogue que nous déroulons. Agissons. Ne nous laissons pas enfermer dans des prisons que nous imaginons parfois, et qui n’existent que parce que nous croyons qu’elles existent. Osons soutenir l’action — celle des « communautés du faire », de « l’école dehors », de « ménager, ne plus aménager ». Et rappelons-nous que tout ce qui n’est pas interdit est autorisé.


Pour aller plus loin

https://postcroissance.org/basedeconnaissances/les-reperes/on-nous-dit-que-la-re-industrialisation-cest-maintenant

https://postcroissance.org/basedeconnaissances/pour-aller-plus-loin/care-economie-regenerative-solidaire

etc….