Reconnaissance de l’État palestinien : vers un changement de paradigme

Lettre ouverte au Président de la République française

Monsieur le Président,

Reconnaissance de l’État palestinien : vers un changement de paradigme

La reconnaissance d’un État ne devrait plus être un acte d’exclusion ou de désignation territoriale rigide, mais un engagement politique de justice. La Palestine mérite une reconnaissance qui affirme son droit à être, comme Israël fut reconnu malgré l’incertitude géographique.
La Palestine doit l’être aussi pour ce qu’elle représente : un peuple et une culture.

C’est donc une reconnaissance éthique et écosystémique inspirée du modèle de la nature qui avec sa biodiversité devrait nous inspirer:
o Droit à l’existence de chaque peuple.
o Droit à occuper et cohabiter un espace.
o Devoir collectif de co-survie.
• Ce changement de paradigme replace l’humain au centre du processus diplomatique.


Une reconnaissance sans frontières figées cela est possible.

Elle existe au travers … du précédent israélien
• En 1948, l’État d’Israël a été reconnu par la communauté internationale sans délimitation précise de ses frontières, sur la base du plan de partage de l’ONU (Résolution 181), largement contesté et inapplicable sur le terrain.
• La Convention de Montevideo (1933) stipule qu’un État doit posséder un territoire déterminé, mais ce critère n’impose ni fixité ni reconnaissance universelle des frontières.
• Ainsi, l’existence juridique d’un État à put précéder la délimitation exacte de son territoire, comme l’a démontré la reconnaissance d’Israël.
Une approche humaniste et éthique qui s’appuie sur un positionnement non excluant

Elle vise à reconnaître le peuple et non ses représentants politiques actuels, en espérant l’émergence d’une représentation conforme aux principes du droit international. C’est donc un acte politique d’espérance qui n’est pas un acte juridique et géopolitique.

C’est une une approche qui intègre aussi la dimension de la vie intérieure, comme le suggère la sociologue Eva Illouz « Le désespoir est bien pire que la haine. » Ce désespoir, implique des sociétés déstabilisées nourri par l’impuissance et la répétition des humiliations,
Dans la lecture vivante de la situation israélo-palestinienne, reconnaître les Palestiniens signifie aussi dire : « Je vous vois et j’entends que la douleur peut aussi devenir une donnée instrumentalisé sans valeur affective.

Monsieur le Président, en reconnaissant l’État de Palestine, la France peut ne pas seulement réaffirmer une position de droit. Elle peut initier une autre tradition diplomatique, fondée sur la dignité du vivant. Une reconnaissance qui soit non une concession géopolitique, mais un acte de soin, un pas vers la guérison des blessures symboliques et concrètes d’un siècle de dépossession. Une politique du vivant, en somme, qui n’oublie pas la part invisible et affective des peuples.

Dans cette perspective, nous appelons à ce que la reconnaissance de l’État de Palestine par la France soit portée par une diplomatie sensible, C’est dans ce geste-là que l’ont peut montrer notre engagement pour faire naître une paix véritable.

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de notre haute considération.


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